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Nicolas Lasserre : Mestre Nicolau
Centre inter-régional de développement de l'occitan (Béziers, Hérault)
Nicolas Lasserre, connu aussi sous le pseudonyme de Mestre Nicoulau, nait le 21 mai 1862 à Aigues-Mortes (Gard) et y meurt le 25 janvier 1947. Devenu félibre en 1927, Mèstre d'Òbra en 1931 et Mèstre en Gai-Saber en 1945, il demeure le premier et plus important membre du Félibrige de l'histoire d'Aigues-Mortes.

Il marque l'histoire de sa commune en publiant en 1937 une Histoire Populaire d'Aigues-Mortes, (1937, L'ouvrière, Nîmes), suite à un important travail bénévole de reclassement des archives de la commune. Contrairement à de nombreux écrits historiques sur le sujet, cette Histoire Populairene s'intéresse pas à la seule parenthèse aigues-mortaises de Louis IX avant les croisades, mais à la vie des ses habitants des origines jusqu’au moment où il écrit. Dans son édition de 1989, elle est précédée de nombreux articles historiques parus dans L'Écho du Vidourle, Le Provençal, Le Gard à Paris et les Mémoires de l'Académie de Nîmes, dont il fut membre-correspondant. Aujourd'hui la ville d'Aigues-Mortes possède une rue à son nom, ainsi qu'un foyer communal et une plaque commémorative sur la maison où il vécu après sa retraite. Passionné dès son enfance par l'œuvre du poète nimois Antoine Bigot, il publie aussi plusieurs œuvres de prose et de théâtre où se ressent souvent l'influence de son illustre aïeul.

Bien que candidat à tendance socialiste aux élections législatives de 1906, il participe à trois guerres : au Tonkin entre 1883 et 1887, à la Grande Guerre en 1914 où il devient officier et chevalier de la Légion d'Honneur, et à la Seconde Guerre Mondiale en 1939 à laquelle il participe en tant que secrétaire-trésorier de la commission de ravitaillement. Il est chassé d'Aigues-Mortes par les allemands en 1943, il y revient cependant à la libération et y meurt en 1947.

De l’apport de Nicolas Lasserre à la culture occitane, il convient principalement de retenir l’énorme travail qu’il accomplit pour l’important mouvement félibriéen parisien durant l’entre-deux-guerres, principalement au niveau de l’intendance. Il est en effet, un des créateurs de la Revue Occitane mais aussi des Amis de la langue d’Oc en 1920 dont il sera secrétaire général puis trésorier jusqu’en 1934. Sans ses qualités d’administrateur le félibrige parisien n’aurait probablement pas connu le même destin. À ce travail administratif important on peut ajouter ses travaux historiques, en effet il donnait à l’époque de nombreuses conférences très appréciées dans les différentes communes avoisinant le Vidourle mais aussi des cours d’occitan aux élèves aigues-mortais durant la première partie du conflit de 39-45. De plus, il est l’auteur de nombreuses pièces de théâtre toutes en occitan, la quasi totalité d’entre elles sont conservées au CIRDÒC. Son œuvre de prose occitane semble quand à elle avoir été perdue.